L’éthique de Kant



« Agis de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée par ta volonté en une loi universelle et non individuelle ou personnelle ».


« Agis de telle sorte que tu traites l’humanité en toi-même et en autrui comme une fin et jamais comme un moyen ».


« Agis comme si tu étais législateur et sujet dans la « République » des volontés libres et raisonnables ».



Emmanuel Kant

mardi 12 juin 2007

Il n'y a pas de fatalité en matière de société, simplement du fatalisme face à un système rationalo technoscientiste qui se regarde le nombril...

Il n'y a pas de fatalité en matière de société, simplement du fatalisme face à un système rationalo technoscientiste qui se regarde le nombril...

L’action pour l’action, le moyen pour le moyen, l’efficacité pour l’efficacité ; autrement dit : «le comment sans pourquoi» du positivisme scientiste du 19 è siècle ; ce pourrait être, là, la devise de nos modernes civilisations de fuite en avant économico technoscientiste ! Un système, qui, de plus en plus ignore la société, même pire, un système, qui, le plus «savamment» et le plus «délibérément» du monde car l’ensemble de notre savoir et de notre culture y concourt : l’exploite ! Rationalisme n'est plus simple rationalité…mais paroxysme de rationalité !

Il n'y a pas de fatalité en matière de société, seulement du fatalisme face à un système rationaliste, qui, de plus en plus, participe de la réification de l’être l'humain ! En fait tout se passe comme s'il y avait deux savoirs absolument irréconciliables ! D'un côté un savoir, que l'on peut qualifier d' « élitiste bourgeois », rationaliste et utilitariste, qui, pour des raisons, soi-disant d’efficacité toute relative, sépare et divise à l'antagonisme tout ce qui pourtant partout et toujours participe et collabore. Puis, de l'autre côté, un savoir plus populaire, plus de bons sens, qui, lui, le plus naturellement du monde rassemble tout ce qui participe et collabore. Ainsi pour l'économiste, tenant de l'économisme (l'économie pour l'économie : véritable tautologie), de l'économiquement pur : rien n'est plus économique que l'économique ; quand pour l'individu lambda, pour Monsieur Toutlemonde : rien n'est plus économique que le sociétal ! Une question se pose : pourquoi l'économie est-elle classée comme une science physique ? Comme une science dure ? Il serait temps en économie de tenir compte de la réalité économique qui n'est pas une réalité physique, mais, bel et bien une réalité sociétale humaine; l'économie, outre le fait d’être une science du moyen, doit être une science à finalité humaine : une adéquation entre moyen humain et finalité humaine et, non, une équation du seul moyen se regardant mathématiquement le nombril !

De nos jours, la puissance et l’organisation des Etats modernes sont telles qu’aucun problème de société, notamment économique et social, ne serait si prégnant si cette puissance et cette organisation étaient utilisées dans l’esprit et dans les formes voulues : c'est-à-dire à des fins convenant au plus grand nombre au lieu du plus petit... tout ceci, au prétexte fallacieux d’en servir le plus grand ! En d’autres termes : si cet esprit et ces formes étaient réellement démocratiques et à fins d’Humanité ! Si les choses ne vont pas, et elles ne vont visiblement pas, nous le devons principalement à l’hypocrisie, non seulement d’un savoir rationalo mathématico technoscientifique utilitariste et prévaricateur, mais aussi et surtout à celle d’un pouvoir élitiste tout aussi hypocrite et qui a fait sien ce savoir nombriliste et pour tout dire “grand bourgeois” qui refuse de se confronter à la seule réalité et finalité qui vaille et qui est : celle sociétale ! En fait, nous devons la permanence de nos problèmes de société à une incapacité cognitive devenue chronique, pour tout dire “scientifique” et “académique”, à penser conjointement l’économique et le social !

Dans «Les sept savoirs nécessaires à l’éducation du futur» (petit opuscule que je conseille à tout un chacun de lire pour être informé et armé sur ce qu’on appelle le Savoir, Edgar Morin, “ la pensée complexe”, nous dit que pour organiser les connaissances et par là reconnaître et connaître les problèmes du monde, il faut une réforme de la pensée et que cette réforme doit être avant tout “paradigmatique” et non simplement “programmatique”. Je partage entièrement le point de vue d’Edgar Morin car c’est précisément sur le “fond” que nous avons de sérieux problèmes ! S’impose désormais la nécessité d’un savoir plus pertinent, c’est à dire d’un système de pensées et d’idées qui soit plus ouvert sur les principes même de démocratie et d’humanité que le système rationalo technoscientiste, qui, de plus en plus, par son exclusivisme et son nombrilisme : joue contre eux !

Vouloir réellement changer les choses ne peut se réaliser qu’à partir d’une autre approche, moins individualiste, moins atomiste, moins déstructurante et plus sociétale ; ce qui implique d’avoir un nouveau système de pensée et d’idée, qui, lui-même, impliquera un autre système d’action ! En lieu et place du rationalisme technoscientiste lié à “ l’individualisme méthodologique” ou à « l’atomisme”, qui sépare et divise à l’antagonisme tout ce qui pourtant toujours et partout participe et collabore; l’approche “ écosystémique”, plus conforme à la réalité des choses, s’impose naturellement !

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